Dans un bar, il est tard, très tard, deux piliers de comptoir discutent un peu bruyamment :

Lui : - Tu as vu ce que tu as fait à mon chapeau. C'est devenu une galette que dis-je une crêpe ; J’ai l'air tarte avec maintenant. Tu me vois comme ça prendre la navette pour aller au bal.

L’autre : - Arrête ça t’a tapé sur la tête d’être resté toute la journée au Soleil, Tu as la peau tellement brulée qu’on dirait que je parle à un congolais. Remarque, comme ça, les femmes vont dire que tu es croquant avec ces habits un vrai homme d’affaires moi je dirais plutôt un de ces brigands de financier ? Regarde comme tu es chou avec tes boutons d’allergies dues au soleil, on dirait un clafoutis.

Lui : - Oh là, la,  Que tu es de mauvais poil, mais regarde toi aussi  avec ta grosse brioche, toi qui aime l'opéra mais tu trouveras jamais une soprano bien roulée comme tu les aime. Tout juste, une religieuse et encore, elle disparaîtra en un éclair et tu n’aura pas besoin de faire un Paris-Brest pour la voir dégager au plus vite.

L’autre : - Tu te crois aimable, toi tu as vu le macaron que tu as sur l’œil sans doute, une belle de Saint-Honoré que tu as pris pour une gouffre.

Lui : - Ton répertoire est devenu un véritable mille-feuille d'amabilité. Tu me barbouille le flanc. Je vais finir par te faire trébucher sur ton tas de mauvais mots et assister à une de tes buches spectaculaires digne des films de Charlot.

L’autre : - Et toi espèce de macaron au Moca, tu vas recevoir une de ces roustes. Allez viens de battre si tu es un homme.

Soudain, le barman pris par le dos les deux ivrognes qui gesticulaient et les jeta à la rue.
-     Bonsoir, les deux tranches de cake, allez régler vos comptes de pâtissiers alcoolisés ailleurs.

Dans la rue, il est tard, encore plus tard, l’ombre de deux silhouettes s’éloignent en titubant, loin, bien plus loin.

  Michel, 24 janvier 2024